2 mars 2007 - 06h42

La Presse

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En reportant de six mois la date limite pour répondre à l'appel d'offres pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne, le gouvernement Charest a aussi retardé d'un an les livraisons à Hydro-Québec. Ce report est jugé salutaire par l'industrie, dont les fournisseurs ne suffisent pas à répondre à la demande.

«Ça nous donne plus de temps pour préparer notre soumission et surtout pour négocier avec les fournisseurs. Ça enlève de la pression», a expliqué jeudi le vice-président aux Finances de Boralex, Jean-François Thibodeau.


Boralex est associée à Gaz Métro et au Séminaire de Québec pour un projet d'au moins 400 mégawatts sur les terres du Séminaire, dans Charlevoix.

«Il s'agit d'un site extraordinaire, privé, à proximité des lignes de transport d'Hydro et d'une zone importante de consommation,la ville de Québec», décrit-il. Boralex, comme les autres producteurs intéressés, ont jusqu'en septembre pour déposer une proposition à Hydro-Québec.

En raison du développement effréné du secteur éolien dans le monde, les producteurs comme Boralex doivent travailler fort pour trouver des fournisseurs d'équipement prêts à investir au Québec et à consentir des prix compatibles avec les coûts peu élevés de l'énergie au Québec.

En France, Boralex reçoit 12 cents le kilowattheure pour l'énergie éolienne qu'elle produit, a indiqué jeudi Jean-François Thibodeau. L'Ontario offre 11 cents pour certains sites.

Hydro-Québec, pour sa part, a payé seulement 6,5 cents le kilowattheure pour ses premiers 1000 mégawatts d'énergie éolienne. Les prochains coûteront beaucoup plus cher, estime Jean-François Thibodeau, qui ne veut toutefois pas avancer un chiffre.

La production d'énergie éolienne est devenue actuellement l'activité la plus rentable de Boralex, qui produit aussi de l'électricité à partir de centrales hydroélectriques, de centrales alimentées aux résidus forestiers et de centrales au gaz naturel.

Les sites éoliens de Boralex ont généré la moitié des 42 millions de bénéfices d'exploitation en 2006. Au premier trimestre de 2007, le secteur éolien a généré 6,7 des 11,9 millions de bénéfices d'exploitation.

Selon Jean-François Thibodeau, le développement éolien coûte cher mais il rapporte beaucoup. «Les marges (avant amortissement et financement), atteignent 85%», précise-t-il.

En 2006, le profit net de Boralex a fondu, passant de 21 à 15 millions. Paradoxalement, il s'agit d'une des meilleures années de son histoire pour la production totale d'énergie et le bénéfice d'exploitation. L'explication tient dans les investissements importants de l'entreprise dans les équipements de production, qui réduisent son bénéfice net.

«À court terme, le bénéfice net est affecté mais à long terme, on augmente la valeur de la compagnie», résume le vice-président aux Finances.

Le marché semble reconnaître les efforts de Boralex. Le titre s'échange actuellement à son plus haut niveau des 52 dernières semaines. Jeudi, il a fini la journée en hausse de 10 cents, à 12,20$.

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