Amqui, vendredi le 21 juillet 2006

OPINION

Pour diffusion immédiate

LE DÉVELOPPEMENT ÉOLIEN : UNE FORMIDABLE FILIÈRE ÉNERGÉTIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL!

La mise en route par le Gouvernement du Québec du développement de notre potentiel énergétique éolien patrimonial est tout à la fois une excellente mais surtout une très mauvaise nouvelle! Excellente parce qu’elle nous procurera de l’énergie renouvelable propre, mais surtout mauvaise parce que celle-ci de par son actuelle improvisation et anarchisme nous prive d’importants revenus collectif pour l’amélioration de la qualité de vie du Québec et ce tout en foulant au pieds les populations locales littéralement prisent par surprises et intentionnellement peu ou très mal informées! Voilà une formidable filière pour redynamiser et revitaliser les régions du Québec que l’on est en train de spolier de manière vraiment incroyable, car une fois que l’écran de fumée médiatique s’est envolée on découvre rapidement toute la maigreur des bienfaits que nous apportent ces fameux méga parcs d’éoliennes de plus de 80 mètres de hauteur.

Voici quelques questions qui à mon sens justifient ce triste constat :

Comment se fait-il que notre Gouvernement avant de lancer une telle opération d’aussi grande envergure n’est pas au préalable convenu de se pourvoir d’une VISION et d’un solide plan stratégique collectif en mettant à contribution les principaux intéressés soient : les propriétaires fonciers, les élus et les populations locales concernés, les leaders des divers organismes de développement, les deux associations municipales du Québec : la FQM et l’UMQ…?

Quels sont les vraies raisons et les prétendus véritables bénéfices pour le Gouvernement du Québec qui l’ont conduit à privilégier de confier le développement de ce patrimoine collectif à une pléthore d’entreprises multinationales du pétroles qui pour la plupart nous sont venues principalement des deux provinces canadiennes les plus riches, soient par exemple : Northland Power et Skypower de l’Ontario et Trans Canada Pipeline (Cartier Énergie) de l’Alberta? Aurions perdu cette audace qui nous a permis de nous lancer au tout début des années 60 dans la nationalisation de l’hydroélectricité et qui fait aujourd’hui notre grande fierté nationale? Pourquoi ne pas en avoir osé en faire tout autant en créant une nouvelle division à Hydro Québec pour entreprendre nous même la mise en valeur de notre méga potentiel éolien?

Pourquoi avoir attendu le lancement du premier 1000 MW avant de faire faire une étude exaustive de notre potentiel éolien au Québec, étude finalement réalisée par la firme Hélimax. À mon humble avis c’eut été là, l’une des prémisses informatives essentielles à connaître avant de prendre une décision aussi majeure pour l’avenir du Québec et de ses régions que celle de lancer la mise en valeur de notre filière énergétique éolienne patrimoniale collective?

Pourquoi donc aussi, ne pas avoir mis en place au préalable un cadre réglementaire minimalement acceptable et ce de concert avec les deux unions municipales du Québec soient : L’UMQ (Union des Municipalités du Québec et FQM (Fédération Québécoise des Municipalités)? Alors que depuis le lancement du développement de la filière éolienne, les municipalités et les MRC interpellés ont littéralement été laissées à elle-même pour imaginer et mettre en place en catastrophe des RCI (Règlement de contrôle intérimaire) contenant un minimum de paramètres à respecter? Les Municipalités ne sont elles pas des créatures du Gouvernement du Québec? Le bon père de famille de celles-ci n’aurait-il pas failli à sa tâche et ses responsabilités en cette matière?

Comment expliquer que pour le développement hydroélectrique, que des compensations de 1% de la valeur des projets réalisés sont versés par Hydro-Québec aux milieux et communautés concernées en dédommagement des impacts environnementaux alors qu’absolument rien de tel ou de comparable n’a été actuellement prévu en compensation de la présence d’éoliennes sur les territoires affectés?

Alors que le Gouvernement du Québec exige des producteurs privés d’énergie sur son vaste territoire de lui verser annuellement une ristourne équivalente de 3% des profits générés par l’exploitation de parcs éoliens ou de centrales hydrauliques, comment se fait-il qu’il n’ait rien été prévu d’équivalent pour les municipalités et MRC se retrouvant avec de tels projets sur leurs territoires?

Pourquoi le Gouvernement du Québec via son Hydro-Québec National s’approprie t-il 100% des crédits environnementaux que génèrent la production énergétique éolienne de même que la contribution monétaire du Fédéral pour la production d’énergie éolienne et qu’il n’en laisse tout à fait rien aux communautés locales qui ont grandement besoin de moyens financiers nouveaux et récurrents pour assurer leur autodéveloppement local?

Pourquoi notre Gouvernement ne s’est-il aucunement intéressé au sort des propriétaires fonciers, en grande partie nos agriculteurs et propriétaires de lots forestiers, lesquels se voient confrontés à la pression indue de représentants sans scrupules qui leur font signer en toute hâte des contrats superficiaires dont certains on près de 100 pages de fines écritures et ce pour de vils prix alors qu’un mégawatt d’électricité éolienne produite peut valoir jusqu’à 200,000$ en revenus bruts annuels générés?

Comment se fait il que le Gouvernement du Québec à littéralement fait fi de demandes raisonnables et justifiables telles celles de la CRÉ(E) BSL (Conférence régionale des élu(e)s du Bas Saint-Laurent qui lui demandait de réviser la grille de pondération utilisée par Hydro-Québec pour faire l’analyse des projets de parcs éoliens et ce afin d’y accorder un pourcentage de plus de 20% à l’aspect acceptabilité sociale et environnementale de chacun de ces dits projets (Critères de développement DURABLE), ce qui aurait alors eu pour effet de donner un pouvoir significatif sinon réel aux élu(e)s locaux pour négocier une plus juste répartition des bienfaits de ces projets qui pour l’heure ne coulent que dans l’entonnoir bien dirigé des comptes en banques des promoteurs et du Gouvernement du Québec?

Pourquoi ne pas avoir ouvert plus tôt la possibilité de réaliser des projets de parcs éoliens communautaires tout comme en Allemagne, Danemark, France ou ailleurs de par le monde, et de plus de ne pas avoir encore prévu tout comme l’Ontario vient tout juste de le faire elle-même, soit de créer une telle ouverture accompagnée d’un appel d’offres standard pour de tels projets?

Et je pourrais continuer à allonger cette liste de questions qui démontrent à mon humble avis assez aisément l’improvisation et l’anarchisme vraiment incroyable qui prévaut actuellement en territoire humanisé avec le développement éolien au Québec. Alors que le gros bon sens nous dicte de prendre une pause afin qu’à la lumière des premiers constats, impacts, et nombreux questionnements suscités de par et d’autres, par les bien maigres retombées ou bienfaits obtenus par les communautés locales telles : Murdochville, Cap-Chat, Baie-des-Sables, Saint-Léandre, Saint-Ulric, Rivière-du-Loup, Kamouraska…, de revoir l’actuelle approche de développement de notre filière éolienne patrimoniale et collective? A l’instar de l’UPA Bas-Saint-Laurent et de son dynamique et courageux président, M. Claude Guimond, des membres de la nouvelle organisation citoyenne de ÉOLE-PRUDENCE de Saint-Léandre, des citoyen(ne)s de Saint-Pierre de Broughton ou du Kamouraska et de Rivière-du-Loup et de bien d’autres qui de plus en plus ici et là de par le Québec osent présentement se lever et se faire entendre (L’exercice de la démocratie n’est-elle pas fondée sur le droit de parole des citoyen(ne)s), et bien à mon tour aujourd’hui je me joins à ce mouvement en disant qu’il est urgent de prendre une solide pose, et je demande donc au Gouvernement du Québec de mettre en place dans les plus brefs délais un moratoire pour corriger les actuelles lacunes de la mise en valeur de la filière éolienne!

Je suis de ceux et celles qui croyons que nous sommes toujours mieux servi par nous même, et voilà aussi pourquoi je crois que le développement de cette filière énergétique devrait en être confié à notre société d’état Hydro-Québec qui au contraire des multinationales du pétrole de l’Ontario et de l’Alberta exerce ses compétences mondialement reconnues dans le créneau de la production de l’énergie électrique renouvelable, et dont les bénéfices contribuent majoritairement d’abord et avant tout à l’amélioration de la qualité de vie et de la création d’emplois par et pour les Québécois(e)s!

Toutefois en tant que tenant de l’autodéveloppement régional, je préconise que le développement éolien en milieu humanisé soit réalisé dans le cadre de projets communautaires aussi dit d’appropriation collective de plus petite taille et ce en complicité ainsi qu’avec le support de notre Hydro-Québec National, et que pour l’essentiel, tous les nouveaux projets de mégas parcs éoliens soient réalisés à proximités des grands barrages d’Hydro-Québec, lesquels sont ou seront construit en territoire nordique du Québec, là où le vent souffle à son meilleur!

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SOURCE :

Gaëtan Ruest ing.

Maire d’Amqui

Cell : 418 629 7334

Tell : 418 629 4242 ext 233

 

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